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Présidentielle au Brésil : Lula l'emporte d'une courte tête (50,9%) au second tour face au président sortant, Jair Bolsonaro

Elu dimanche, celui qui a déjà été au pouvoir de 2003 à 2010 va diriger un pays profondément divisé après le mandat de son rival d'extrême droite.

Article rédigé par franceinfo
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Le président élu du Brésil Luis Inacio Lula da Silva, dit Lula, après sa victoire face à Jair Bolsonaro, le 30 octobre 2022 à Sao Paulo (Brésil). (SUAMY BEYDOUN / AGIF / AFP)

Lula est de retour. L'ancien chef de l'Etat a remporté le second tour de l'élection présidentielle au Brésil avec 50,9% des suffrages face au président sortant d'extrême droite, Jair Bolsonaro (49,1%), selon des résultats officiels définitifs publiés dimanche 30 octobre par la commission électorale (lien en portugais), à l'issue du scrutin.

"Le Brésil a besoin de paix et d'unité", a déclaré Lula peu après l'annonce des résultats, lors d'un discours devant des supporters. Le président élu a affirmé que le Brésil était "de retour" sur la scène internationale et ne voulait plus être un "paria". Il a aussi souligné que "le Brésil et la planète ont besoin d'une Amazonie en vie". Le président sortant, Jair Bolsonaro, n'a de son côté pas partagé de réaction officielle. Durant la campagne, il avait à plusieurs reprises suggéré qu'il pourrait ne pas concéder une défaite.

Les messages de félicitations des dirigeants internationaux se sont multipliés dans la nuit. Emmanuel Macron a adressé dans deux tweets (l'un en français, l'autre en portugais) "toutes ses félicitations" au vainqueur. "Ensemble, nous allons unir nos forces pour relever les nombreux défis communs et renouer le lien d'amitié entre nos deux pays", a écrit le président français.

Luiz Inácio Lula da Silva était arrivé en tête du premier tour avec 48,43% des voix, contre 43,20% pour son rival. Face à Jair Bolsonaro et ses sorties populistes, Lula a mené une campagne au centre de l'échiquier politique. Les débats ont principalement tourné autour du pouvoir d'achat, grignoté par la hausse du prix de l'énergie, une forte augmentation des inégalités et une inflation galopante. Le président élu a promis de renforcer la protection sociale.

Une icône de gauche qui revient de loin

L'icône de gauche de 77 ans a déjà dirigé le pays de 2003 à 2010. Il a ensuite connu la prison. Jugé coupable de corruption et écroué en 2018, il a été libéré en 2019, et ses condamnations ont été annulées en 2021 par la Cour suprême, qui ne l'a pas pour autant innocenté.

Lors de ses deux précédents mandats, Lula avait mis en place d'ambitieux programmes sociaux et permis à près de 30 millions de Brésiliens et Brésiliennes de sortir de la pauvreté. Se voulant rassurant auprès des marchés, il a également promis de restaurer la réputation du Brésil sur la scène internationale, après quatre années d'isolement.

La tâche promet d'être ardue. Sans majorité claire au Parlement et alors que plusieurs Etats sont dirigés par des membres du camp du président sortant, Lula devrait avoir du mal à faire appliquer son programme.

Une campagne violente

Après une campagne violente, durant laquelle plusieurs militants politiques ont été assassinés, la population brésilienne est fracturée entre un camp ultraconservateur et un camp progressiste. "Il y a deux pays qui ne se parlent plus au Brésil, les familles se divisent et se disputent sur la politique", explique ainsi à franceinfo Christophe Ventura, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques, spécialiste de l’Amérique latine.

Lula et son nouveau gouvernement doivent entrer en fonction le 1er janvier 2023, date de la fin du mandat de Jair Bolsonaro. Le président brésilien d'extrême droite a affirmé le 21 octobre qu'il reconnaîtrait une éventuelle défaite à condition que "rien d'anormal" ne survienne lors du vote. 

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